La fiscalité française est-elle favorable aux "riches" ?
Dans un pays déchiré comme
la France, les « gilets jaunes » ont notamment fait ressurgir le
vieux conflit entre « riches » et « pauvres ». L’un des
débat où l’on dit n’importe quoi - comme ce matin dans les Grandes Gueules de
R.M.C. - et qui consiste à « monter » les "riches" aux "pauvres".
L’objet de cet article n’est
pas de faire pleurer dans les chaumières, mais d’apporter une information utile
afin que chacun puisse décider des orientations de la politique fiscale que l’on
souhaite donner à la France.
Toutes les
revendications se focalisent autour du retour de l’I.S.F. anicienne version.
Cet impôt, qui frappe les détenteurs d’un patrimoine important, rapportait 5
milliards d’euros par an à la communauté. Or l’I.S.F. n’est pas le seul
impôt qui frappe les « riches » ou le « capital ».
Pour les
biens immobiliers, il y a la taxe foncière (40 Md€). Et oui, être
propriétaire de votre résidence principale en France en 2018 fait de vous un « riche ».
L’impôt sur
les successions et donations ampute la fortune des particuliers (celle de vos
enfants à hauteur d’environ 13 Md€).
L’impôt sur
les bénéfices des sociétés, en venant diminuer la part bénéficiaire de l’entreprise,
pèse sur la rentabilité des actions détenues par les propriétaires du capital
de ces société à hauteur de 62 milliards d’euros (2017). A cette fiscalité, s’ajoute
l’imposition des dividendes (revenus) et des plus-values, qui diminuent d’autant
la rentabilité des actions.
Les « riches » doivent
également s’acquitter des taxes prélevées lors des
transactions immobilières, auxquelles s’ajoute un impôt sur les plus-values ;
de la taxe sur les transactions boursières ; des droits sur les ventes
d’immeubles et sur les cessions de droits sociaux ; d’une taxe forfaitaire sur
les métaux précieux ; d’une taxe sur les friches commerciales ; etc.
Bien sûr, lorsque l’on
paye toutes ces taxes c’est plutôt bon signe. Mais la mentalité actuelle est de
considérer que les « riches » ne paient pas assez. Or, les propriétaires fonciers et immobiliers permettent de
proposer un logement à un locataire qui n’a pas les moyens de devenir propriétaire ;
les actionnaires sont indispensables pour que l’outil de production existe,
créateur d’emploi.
Or l’impôt n’est juste que s’il est équitable
(en cela l’impôt doit être proportionnel et non progressif) et au niveau des services
rendus par l’Etat (la première revendication des « gilets jaunes »
était d’ailleurs de savoir « où passe notre pognon », c’est-à-dire
justifier l’utilité des dépenses publiques). Autrement dit, la France doit
abandonner le principe de non-affectation des recettes aux dépenses (on l’a vu
avec l’augmentation de la taxe sur les carburants, où, justifiée pour des
raisons écologiques, n’était allouée qu’à 30% à ka transition énergétique !). On connaît tous le dicton "trop d'impôts tuent l'impôt". C'est le cas de l'I.S.F., où les 5 milliards d'euros qu'il rapporte chaque année, fait perdre en réalité 15 milliards d'euros sur l'ensemble des autres impôts qui auraient pu être perçu sur cette population de "riches".
Arrêtons de
nous opposer les uns et les autres. Le seul combat qu’il faut mener c’est notre
relation avec l’Etat. Que voulons-nous ? Comment y parvenir ? Quelles
réformes à mener ?
Il y aura toujours des
individus plus riches que les autres. Cessons de croire que nous pouvons tous
être égaux et préférons être tous traités équitablement ! Le but est de
rester libre de nos choix, de nos désirs, de notre vie. La liberté individuelle
n’a de sens que dans une communauté libre où tout le monde peut vivre dignement !